La vache folle n'est certes pas une vache qui rit. C'est pourquoi il convient de la prendre tout à fait au sérieux. Qu'un maquignon indélicat n'hésite pas à fourguer un animal malade à un abattoir, cela n'implique pas, bien entendu, les moeurs de toute une profession on espère bien qu'il n'y a pas d'autres brebis noire chez les marchands de vaches. Plus inquiétante, en revanche, est la découverte qu'on tolère officiellement la présence de farines animales, en quantité certes infime mais à l'innocuité non-démontrée, dans des aliments industriels pour bovins.
Avec l'ESB, comme avec d'autres risques publics, l'action doit se mener sur deux fronts. D'une part, du côté des scientifiques et de l'administration, pour comprendre cette épizootie et la circonscrire ou l'éradiquer; d'autre part, en direction du public dont la confiance ne peut se gagner que par une information loyale, par la transparence. Il existe en l'état des connaissances un moyen simple de satisfaire simultanément aux deux réquisits: mettre toutes les farines animales hors la loi.
Cette position radicale n'est pas nouvelle et le ministre de l'Agriculture lui-même évoquait voici un an et demi «l'abandon progressif des farines animales». Une telle mesure mériterait d'être prise au niveau européen mais devant un blocage prévisible, Jean Glavany n'excluait pas une interdiction des farines restreinte à la France. La découverte de contamination d'aliments pour bovins par des farines animales redonne aujourd'hui de la pe