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Libération

«On ne discute pas, on rembourse»

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Dans un Carrefour parisien, les responsables tentent de rassurer des clients anxieux.
publié le 24 octobre 2000 à 5h43

Les clients des magasins Carrefour ont entendu tout le week-end que leur enseigne avait vendu une viande douteuse. Les plus attentifs auront compris qu'ils pouvaient, en gros, rapporter le moindre morceau acheté ces jours-ci. Mais hier matin, au Carrefour de la porte de Montreuil, la psychose ne régnait pas dans les rayons.

A l'accueil, trois affichettes ont été apposées pour rassurer les clients: «Votre magasin Carrefour n'est pas concerné par les mesures de retrait de viande.» Derrière les hôtesses, entre deux téléphones, un fax et des classeurs, traîne un rôti de boeuf libéré de sa cellophane. «On nous l'a rapporté ce matin. La dame n'a pas voulu nous croire. Elle a des enfants en bas âge, on l'a remboursée», commente Cathy, un peu écoeurée à la vue du rôti dégoulinant au milieu de ses affaires. «Depuis ce matin, le téléphone n'arrête pas de sonner. On fait ce qu'on peut pour rassurer les clients mais souvent ils ne veulent pas nous croire, à cause de la radio et des journaux.»

«Pas de normande, pas de problème». Le directeur arrive. Propose une rapide visite au rayon boucherie. «Voyez ici, ce n'est que de la viande charolaise. Pas de normande, pas de problème», rassure-t-il. Petite mise au point avec le boucher «qui vient simplement d'arriver». Le directeur lui désigne les affichettes qui assurent «l'absence de viandes de Villers Bocage (l'abattoir du lot suspect, ndlr)». Personne ne les remarque, «elles sont trop petites, et trop discrètes». Face aux clients soupçonneux «