Lille envoyée spéciale
«Tu as bien fait, petit !» A l'issue de l'audience d'hier matin, Willy Voet se rapproche de Richard Virenque et le serre dans ses bras. Ils resteront un quart d'heure ensemble avant que le coureur s'éclipse, protégé des caméras par les gendarmes. Le champion vient de passer aux aveux après deux ans de dénégations. «Mais pourquoi as-tu nié aussi longtemps ?», regrette le soigneur de Festina, qui écrase une larme lui aussi. Les deux hommes, si proches chez RMO puis Festina pendant cinq ans, ne se parlaient plus depuis deux ans. «J'ai retrouvé mon fils, en quelque sorte», convenait Willy Voet peu après. «C'était ridicule de nier l'évidence. Il s'est dopé comme tous les autres.» Depuis le début du procès, sa défense devenait intenable. Son nouvel avocat, Me Hemmerdinger, en convient : «Il y a un moment où on se trouve dans l'entonnoir, et il faut y passer. C'est ce qu'il a fait.» Non sans mal. Le coureur, à la demande de son avocat, a devancé l'appel dès le début de l'audience. Mais il a fallu un quart d'heure de questions du président pour que celui qui se décrivait comme un «mouton noir» craque.
Dans un souffle. «Vous dites que vous acceptez de dire la vérité. Vous saviez que vous preniez des produits dopants ?» Dans un souffle, le Varois glisse enfin le oui tant attendu. Le président salue «un aveu qui le grandit». L'intéressé sent-il qu'il vient de mettre ainsi un terme à sa carrière de champion ? Toujours est-il que, pour le tribunal, le procès ne fait