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Libération

Un film que l'on n'oublie jamais.

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La chaîne propose 37 épisodes du procès de Klaus Barbie pour «crime contre l'humanité.» Une première en France.
publié le 28 octobre 2000 à 5h54

«Il faut avoir vu Laval croisant le regard de Pétain en arrivant à son procès... Un bref moment tourné pour les Actualités Pathé qui m'a fait regretter que nous n'ayons pas d'images du procès Bousquet, le grand, celui de 1949, ou de ceux de la guerre d'Algérie...» De cette image imprimée sur la pellicule est né chez Robert Badinter, alors garde des Sceaux, le désir de constituer des archives judiciaires filmées qui aboutira, en 1985, au vote d'une loi permettant le filmage de grands procès, dans les conditions de conservation d'archives (30 ans sans diffusion). Quinze ans plus tard, Histoire (1) programme 70 heures ­ sur les 185 enregistrées en 1987 ­ des archives filmées du procès Barbie. L'Histoire avancerait-elle au rythme des médias?

Modification de la loi. La loi de 1985 visait tout particulièrement ce procès du bourreau de Lyon, qui devait se tenir deux ans plus tard, sous trois chefs d'accusation: liquidation du comité lyonnais de l'Union des israélites de France, déportation des enfants d'Izieu, organisation du dernier convoi d'août 1944, ainsi que des actes de torture. Il est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité et meurt en prison, en septembre 1991. Les archives qui en sont tirées sont l'un des rares enregistrements complets d'un procès, après celui d'Adolf Eichmann (cf. page 5), réalisé en 1961 à Jérusalem, et avant celui du footballeur américain O.J. Simpson en 1995. Suivront, en France, ceux de Touvier et Papon. En ce qui concerne Klaus Barbie, le parq