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Libération

Kosovo: les Albanais plébiscitent Rugova

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Les Serbes n'ont pas voté. Belgrade ne reconnaît pas un scrutin vu comme un étape vers l'indépendance.
publié le 30 octobre 2000 à 5h54

Pristina envoyé spécial

Autour du cou, il porte son éternel foulard de soie, mais le visage d'Ibrahim Rugova, le leader modéré des Albanais du Kosovo, est pour une fois rayonnant. «La Ligue démocratique du Kosovo (LDK) a remporté en moyenne plus de 60 % des voix», assure l'homme symbole d'une décennie de résistance pacifique. Au mur, il y a une grande photo de lui avec le pape Jean Paul II et une autre avec mère Teresa. Il est là dans la belle maison des hauteurs de Pristina où il resta, pendant la guerre, otage de Slobodan Milosevic, qu'il fut contraint de rencontrer en avril 1999 à Belgrade, avant d'être finalement autorisé à quitter le Kosovo. Juste après la guerre, son mouvement semblait en crise, évincé par les forces politiques issues de la guérilla, notamment le PDK (Parti démocratique du Kosovo) de Hashim Thaçi, ancien commandant de l'UCK (Armée de libération du Kosovo). Les résultats des élections municipales du 28 octobre lui donnent une pleine revanche.

Raz de marée. L'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), maître d'oeuvre d'un scrutin qui a mobilisé 15 000 volontaires internationaux et kosovars, n'a rendu public aucun résultat. Même le taux officiel de participation était toujours inconnu dimanche soir. Les données annoncées par Rugova et la LDK correspondent néanmoins aux chiffres fournis officieusement par les observateurs internationaux présents dans les commissions électorales. Le raz de marée de la LDK est évident dans les villes, no