Ce jour-là, au large de Penmarch (dans le Finistère), l'Erika, chargé de 24 000 tonnes de fioul lourd, se casse en deux. Ce même 12 décembre 1999, dans les cales du port de Palerme, la coque et les ballasts d'un autre navire sont auscultés. Une visite de routine pour obtenir un agrément de navigation. C'est un cargo transporteur de produits chimiques. Il s'appelle Ievoli Sun. Onze mois plus tard hier , il sombre au large de l'île d'Aurigny. Outre ces concordances de dates, ces deux navires ont un autre point commun, ils ont tous deux été homologués et jugés aptes à prendre la mer par la société sicilienne Rina (Registro italiano navale). Mais les ressemblances s'arrêtent là.
Double coque. A sa sortie des cales de la Rina, l'Erika et son pavillon maltais avaient obtenu la bonne note de 12 sur une échelle de 50. Son état était jugé très correct. Mais lorsque, à la fin de l'année dernière, l'Ievoli Sun reprend la mer, il est affublé de la note 32, frôlant de très peu l'interdiction de naviguer, fixée à 35. Il repassera d'ailleurs une nouvelle fois au contrôle technique au mois d'avril, après la réparation de quelques avaries qui lui vaudront une (très légère) amélioration de sa note, passée à 30.
Pourtant, ce chimiquier n'est pas un vieux rafiot rouillé. Armé en 1989 par le napolitain Marnavi, il est baptisé Ievoli, du nom de la famille des propriétaires de la société, comme les trente autres cargos de la flotte. Loin de battre pavillon de complaisance, le bateau, comme son ca