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Course d'obstacles entre Paris et Ajaccio.

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La législation européenne complique le transfert de compétences.
publié le 2 novembre 2000 à 6h03

Jean Baggioni, président (RPR) du conseil exécutif corse, et son «ministre» (RPR) des finances, Jean-Claude Guazelli, font grise mine. En fin de semaine dernière, à l'issue des deux journées de session de l'Assemblée territoriale, ils informent les élus corses des résultats de leurs rencontres régulières avec le préfet Jean-Pierre Lacroix depuis l'arrivée de Daniel Vaillant à l'Intérieur. Les deux hommes ne cachent ni leurs inquiétudes ni leurs interrogations sur le projet de loi qui doit donner corps aux accords de Matignon. Selon eux, le texte se vide, peu à peu, de son contenu. «Le gouvernement se retranche derrière les contraintes du droit européen pour assurer que certaines des dispositions votées par les élus insulaires ne pourront pas être mises en place», constate José Rossi, le président (DL) de l'Assemblée territoriale. C'est le cas de la fiscalité, mais aussi des transports, de l'agriculture et de la pêche. Au point que Jean-Guy Talamoni, le chef de file de Corsica Nazione, chargé d'aller négocier à Bruxelles des dérogations pour la Corse en sa qualité de président de la commission des affaires européennes de l'Assemblée de Corse, n'a pas hésité à parler de «sabotage» de la part des fonctionnaires, soupçonnés «de ne pas jouer le jeu». Les élus de l'Assemblée territoriale, qui examineront le projet de loi du gouvernement début décembre, exigent que la copie de Daniel Vaillant soit «en tout point conforme à l'esprit et à la lettre» de ce qu'ils ont voté en juillet.

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