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Libération

Et pendant ce temps, les juges travaillent.

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Ils gèrent les dossiers corses sans se préoccuper du processus en cours.
publié le 2 novembre 2000 à 6h04

Cela ne pouvait pas plus mal tomber. Lorsque Daniel Vaillant séjournera en Corse, la cour d'assises spéciale de Paris jugera Paul Garatte. Ce militant du FLNC-Canal historique est soupçonné d'avoir mitraillé, le 18 décembre 1996, la gendarmerie de Saint-Florent, en Haute-Corse. L'avocat de l'accusé, Me Pascal Garbarini, promet une «plaidoirie politique». Aux juges, il demandera la clémence pour son client puisqu'un processus de paix est engagé. Me Garbarini avait plaidé la même chose en fin de semaine dernière, à l'occasion du jugement de l'affaire dite du golf de Sperone. Le tribunal correctionnel de Paris allait au-delà des réquisitions du parquet et condamnait à quatre ans de prison ferme dix des treize personnes prévenues d'avoir voulu détruire le complexe immobilier de Sperone en Corse-du-Sud, en 1994. Me Garbarini regrettait alors l'absence de «gestion politique [...] alors qu'il s'agit d'un dossier politique par excellence». Jean-Guy Talamoni, troquant son costume d'élu et de leader de Corsica Nazione contre sa robe d'avocat, pestait, lui, contre «la fragilisation d'un processus de paix déjà en ruine». Comme si les négociations politiques devaient sonner la fin des condamnations judiciaires. Avant l'instauration d'une amnistie...

«Pas question», protestent dans un même choeur policiers et juges en charge du dossier corse. «Le calendrier judiciaire ne correspond ni avec le calendrier du FLNC, ni avec le calendrier électoral», fait remarquer Irène Stoller, substitut du p