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Libération
Interview

«C'est à Israël de faire un geste»

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publié le 3 novembre 2000 à 6h06

Jérusalem de notre correspondante

Chercheur à l'Institut pour les études israéliennes de Jérusalem, Menahem Klein, spécialiste des problèmes israélo-arabes, répond aux questions de Libération.

Croyez-vous à l'arrêt des affrontements entre Israéliens et Palestiniens?

La situation est nouvelle, dans le sens où il ne peut pas y avoir de cessez-le-feu total. Les Palestiniens ont cru aux accords intérimaires, ils n'y croient plus et veulent un accord final. Il y a donc, de leur part, une vraie colère populaire contre Israël et une volonté farouche d'en finir avec l'occupant. Cela ne peut être géré par une autorité quelle qu'elle soit. Le Hamas essaiera de saboter les négociations, c'est sûr. De toute façon, cela ne sert à rien d'exiger l'arrêt préalable de la violence pour discuter. Pas un leader politique ne peut contrôler quelqu'un qui tient un fusil entre les mains et s'apprête à tirer sur une colonie, ou un colon qui a décidé de tirer sur des Palestiniens. Cela revient en outre à faire un cadeau royal aux extrémistes qui, en attaquant Israël, ont ainsi l'impression d'avoir un droit de veto sur les décisions gouvernementales.

Comment analysez-vous cette oscillation permanente entre les déclarations de paix et les menaces de guerre?

L'intimité entre les deux peuples et les deux leaderships est si grande que, le même jour, des hommes armés de chaque camp peuvent se tuer pendant que leurs chefs respectifs discutent. De la même façon, quand un bain de sang survient, des dizaines d'Isra