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Libération

Les ratés de la prévention en France

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Les moyens sont insuffisants; la répartition des rôles entre organismes, confuse.
publié le 4 novembre 2000 à 6h11

Si la France était équipée de remorqueurs plus puissants que l'Abeille- Flandre, aurait-elle pu ramener le Ievoli Sun jusqu'à Cherbourg? Cette question, c'est Bruno Rebelle, directeur de Greenpeace France, qui la pose. Au lendemain du naufrage de l'Erika le 12 décembre 1999, la presse et les professionnels avaient dénoncé un certain nombre de défaillances. Dont un manque de moyens humains et matériels. Et des cafouillages entre les services de l'Etat.

Inspecteurs mal vus. Certaines de ces défaillances exigent des solutions européennes ou mondiales. D'autres ont un caractère national, et dépendent du gouvernement français. Après la catastrophe de l'Erika, le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, avait promis le doublement dans les deux ans du nombre des inspecteurs chargés du contrôle des navires dans les ports. En théorie, ces agents devraient contrôler 25 % des navires qui font escale dans les ports français. En pratique, selon Pascal Cohu, secrétaire général du Syndicat autonome de l'administration de la mer et correspondant du député vert Noël Mamère pour les affaires maritimes, 15 % seulement des bateaux sont visités. «Ce n'est pas qu'une affaire d'effectifs, mais aussi d'attractivité de ce corps», explique le syndicaliste. Mal payés, mal vus par les commandants des navires, ces contrôleurs souffriraient de perspectives de carrière insuffisantes, les postes hiérarchiques étant paradoxalement monopolisés par des militaires, bien que le corps des inspecteurs dépende