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Libération

Un mauvais procès intenté à Bruxelles

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Les Etats ont peu suivi les initiatives de la Commission européenne.
publié le 4 novembre 2000 à 6h11

Jacques Chirac a vertement tancé Bruxelles: «En raison des dangers encourus, aucun retard ne (peut) plus être justifié» dans l'adoption d'une législation européenne destinée à lutter contre les poubelles flottantes. A priori, on peut comprendre l'émotion du président de la République et président en exercice de l'Union, face à l'inaction européenne. Car, depuis le naufrage de l'Erika, le 12 décembre 1999, aucun renforcement de la législation n'est intervenu, ce qui a rendu possible l'accident du Ievoli Sun.

Mais cela, c'est l'apparence. Car la Commission européenne n'a pas chômé, loin de là. Sensible à la vague d'indignation soulevée par cette énième marée noire, l'énergique vice-présidente de la commission chargée des Transports, l'Espagnole Loyola de Palacio, a proposé aux Quinze un ensemble de règles pour lutter contre les navires dangereux. Mais les Etats qui doivent adopter ces mesures traînent des pieds: les Pays-Bas, suivis, dans l'ordre, par la Grande-Bretagne, le Danemark et la Grèce, pays de fortes traditions maritimes, cherchent à ralentir le mouvement et à amoindrir la portée des règles proposées. Exemple de la mauvaise volonté batave: la ministre néerlandaise des Transports, Tieneke Netelenbos, répétait, au lendemain du naufrage du bateau italien, que son pays n'accepterait de «nouvelles mesures qu'à condition que les règles existantes soient respectées».

Textes épars. Cependant, à Bruxelles, on estime que la France est malvenue à se plaindre des retards dans l'ad