Cette question ne réserve qu'une surprise. Bien sûr, Lionel Jospin affirme sa prééminence puisqu'il est choisi par 35 % des Français comme incarnant l'idée de la gauche, et par 57 % des sympathisants socialistes. Il devance, là aussi, logiquement, Martine Aubry, dont les dossiers (35 heures, emplois-jeunes, Couverture maladie universelle) constituent le socle du bilan de la gauche plurielle. L'ancienne ministre de l'Emploi et de la Solidarité est donc fortement identifiée à gauche, y compris parmi les sympathisants de droite. Mais une personnalité fait une percée significative: José Bové, le héraut de la lutte contre la «mal-bouffe». Parmi les sympathisants de la gauche plurielle, le porte-parole de la Confédération paysanne apparaît comme le champion d'une «troisième gauche», devant Dominique Voynet et Daniel Cohn-Bendit. Il fait presque jeu égal avec la ministre de l'Environnement chez les sympathisants Verts (22 % contre 23 %) et devance largement «Dany» (11 %). Le score d'Arlette Laguiller est notable: si elle est autant citée par les sympathisants de gauche que Robert Hue, elle l'est davantage chez les ouvriers et employés (respectivement 20 et 15 %, contre 12 et 13 % au secrétaire national du PCF), mais pas chez les revenus modestes (12 % contre 13 %).
Hormis Guigou, Chevènement et Lang, les autres personnalités recueillent des scores plus modestes parmi les sympathisants de la gauche de gouvernement. Cohn-Bendit, pas exemple, n'est choisi que par 11 % des sympathisants