Figure emblématique de la majorité plurielle, Martine Aubry incarne parfaitement ce que les Français perçoivent comme la gauche. Là encore, la dimension sociale de la gauche prend toute son ampleur: les 35 heures, la Couverture maladie universelle (CMU) et les emplois-jeunes sont les mesures phares de la gauche au pouvoir. Mais le «matériel» n'est pas loin: une politique de gauche «idéale», c'est aussi les baisses de la TVA et de l'impôt sur le revenu. Deux mesures qui ne sont traditionnellement pas identifiées à la gauche. La CMU arrive en tête chez les revenus modestes (42 %), suivie des baisses de la TVA (40 %) et des emplois-jeunes (36 %). Clivage intéressant, celui qui oppose sympathisants communistes et sympathisants socialistes: les premiers optent pour la baisse de la TVA (59 %) alors que les seconds préfèrent la baisse de l'impôt sur le revenu (36 %).
Le slogan de Lionel Jospin («la recherche du plein emploi») correspond aux attentes de son électorat (même les sympathisants de droite lui font crédit, à 48 % contre 47 %, sur ce sujet). C'est en cela que son projet apparaît crédible. Sur l'avenir du système des retraites, il faut noter que les proches du PS pensent majoritairement (48 %) que la gauche n'a pas de projet crédible alors que les sympathisants communistes estiment le contraire (67 %). Idem pour la réduction de l'écart entre salaires et revenus boursiers: les proches du PCF y croient (49 %), alors que ceux du PS sont très circonspects (61 %).
Enfin, en ce qui