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Libération

Au PS, adieu bilan, bonjour projet...

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Pour l'échéance de 2002, la priorité est la rédaction d'un programme.
publié le 6 novembre 2000 à 6h12

Lionel Jospin et le parti socialiste ont franchi un cap. Avant l'été, évoquant les échéances électorales, la stratégie tenait en un mot: le bilan. «Escamoter le bilan, c'est escamoter la démocratie. Le bilan doit rester pour nous essentiel», répétait le Premier ministre en juin, devant le groupe PCF à l'Assemblée. Depuis la rentrée, la tonalité a changé. La préparation du congrès du PS d'abord, la multiplication d'initiatives de ministres au sein du parti (Jean Glavany, Pierre Moscovici, Alain Richard, etc.) ou de récents «ex», telle Martine Aubry, ensuite, les tiraillements répétés qui secouent la gauche plurielle enfin, tout conduit les socialistes à se soucier du projet qu'ils présenteront aux électeurs aux législatives de mars 2002. Dernier signe en date: la tenue d'un colloque réunissant jospinistes et rocardiens autour des «nouvelles frontières du socialisme», fin octobre, à l'Assemblée nationale.

«Partir vite». Proche de Lionel Jospin, le ministre des Affaires européennes, Pierre Moscovici, a alors annoncé: «Le temps du projet arrive, chacun le sent [...]. Il ne faut pas partir trop tôt, mais il faut partir vite...» Quant au bilan, il l'a implicitement relégué au second rang: «Si nul ne pense que l'on peut gagner une élection en comptant uniquement sur un bon bilan, je suis convaincu que notre bilan permettra de crédibiliser notre projet.» Un peu plus tard, dans les couloirs, l'un des organisateurs du colloque notait: «Jamais, il y a un an, Jospin ne nous aurait laissé