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Libération

Chirac-Jospin: le temps des vacheries.

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Le chef de l'Etat demande l'interdiction sans délai des farines animales. Le Premier ministre temporise.
publié le 8 novembre 2000 à 6h18

Droit dans ses bottes... Et on s'y tient. Alors que de tous côtés la panique paraît gagner du terrain, que le directeur général de la santé se demande si la nourriture dans les cantines est satisfaisante, que les déclarations les plus maladroites ou confuses se succèdent, que le président de la République presse le gouvernement d'interdire au plus vite les farines animales, Lionel Jospin ne bouge pas.

A l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député Jean-François Matteï (Démocratie libérale), le Premier ministre a redit, hier, qu'il attendait l'avis de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa). Certes, a-t-il précisé, le gouvernement étudie les «modalités opérationnelles qui permettraient d'interdire dans les meilleurs délais les farines animales, mais en veillant à l'applicabilité réelle de sa décision». Mais pas plus. Aucune annonce. On se prépare à l'interdiction, et on attend pour le dire.

Et pourtant, ça monte. De partout. Dans une démarche tout à fait inhabituelle sur ce genre de questions, le président Jacques Chirac a convoqué hier midi les caméras et, dans une déclaration solennelle depuis l'Elysée, il a demandé l'interdiction «sans retard des farines animales» dans l'alimentation des animaux d'élevage. Une intervention sur un ton volontairement dramatique: «La gravité des développements récents de la crise de la vache folle m'amène à intervenir de nouveau pour rappeler les principes qui doivent guider notre action, les objectifs que no