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Libération

En Angleterre, un bannissement difficile

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OGM, déchets : l'interdiction outre-Manche a multiplié les problèmes.
publié le 8 novembre 2000 à 6h18

Londres de notre correspondant

Avant de bannir les farines animales, le gouvernement français étudiera de près une expérience grandeur nature menée à ses portes. Par quoi peut-il les remplacer? Quel sera le surcoût pour le secteur agricole? Que faire des centaines de milliers de tonnes de carcasses et de chairs qui étaient réintroduites jusque-là dans la chaîne alimentaire? La Grande-Bretagne, premier pays touché par le fléau, a dû répondre avant tout le monde à ces questions. Outre-Manche, cela fait maintenant quatre ans que le cannibalisme ne se pratique plus dans l'élevage. En 1988, les dirigeants conservateurs, au plus fort de l'épidémie, ont proscrit de l'alimentation des ruminants les farines à base de viande, d'os ou d'abats, tout en laissant libre l'exportation, notamment vers la France. Depuis la découverte en 1996 que la maladie de la vache folle pouvait sauter les espèces, la mesure a été étendue au reste du cheptel: porcs et poulets, principalement. Pour être précis, l'interdit frappe les substances d'origine mammifère et ne concerne pas les oiseaux, par exemple. «En théorie, les éleveurs peuvent donner à manger de la volaille (carcasses ou plumes), mais ils affirment qu'ils ne le font pas», indique un expert européen un peu dubitatif. Le bétail britannique n'est pas redevenu pour autant exclusivement végétarien. Sa pâture quotidienne comprend toujours du sang et des graisses animales, ainsi que de la poudre de poisson.

Surcoût. Les protéines végétales sont la seul