Longtemps silencieuse dans ce débat sanitaire, Dominique Gillot a fait hier des déclarations à l'AFP et au Parisien qui ont pu surprendre. Et qui ont surtout donné l'impression d'une gravité nouvelle dans la situation épidémique que connaît la France à cause du nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ), une maladie directement liée à la consommation de boeuf. La secrétaire d'Etat à la Santé a en effet affirmé : «Avec l'augmentation du nombre de cas de maladie de la vache folle, il est fort probable que nous ayons plusieurs dizaines de cas de Creutzfeldt-Jakob. Il faut s'y préparer.»
Confusion. Cette affirmation n'a rien d'une nouvelle en soi. Elle est peut-être maladroite dans la mesure où elle semble mélanger la maladie de Creutzfeldt-Jakob dite classique et celle due au nouveau variant. Il y a aujourd'hui en France très peu de cas dus à ce nouveau variant. Officiellement, deux personnes sont décédées (1). Et il existe un troisième cas très probable, celui d'un jeune homme de 19 ans. En Grande-Bretagne, plus de 80 personnes sont déjà mortes. Tel est le bilan. Quant à l'avenir, il est absolument incertain. Toutes les études prospectives sont frustrantes : vu l'incertitude et les inconnues épidémiques, elles indiquent des fourchettes énormes, pouvant varier entre quelques dizaines de cas à venir et plusieurs centaines milliers de morts annoncées. Entre les deux, c'est le flou. Et il n'y a aucune certitude, seulement des prises de position aléatoires, comme cell