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Libération

Bill Clinton, repère et repoussoir.

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George W. Bush s'en est inspiré, Al Gore s'en est démarqué.
publié le 9 novembre 2000 à 6h21

Washington envoyé spécial.

C'est à peine un paradoxe: Bill Clinton, qui dit en plaisantant qu'il en aura «fini de couiner dans dix semaines» puisqu'il n'est plus qu'un «canard boiteux»(on appelle un Président en fin de mandat un lame duck) aura dominé l'élection 2000, fût-ce en arrière-plan. D'abord parce que «l'effet Clinton» a, selon toutes les analyses des sorties des urnes, pesé sur le scrutin. La marque infamante des scandales qui avaient empoisonné les huit ans d'administration Clinton/Gore a plombé le vice-président, en dépit de tous ses efforts de mise à distance pendant la campagne. Le critère de la «confiance» et de la «morale politique», cité par une moitié des électeurs, a joué en faveur de Bush bien plus que de Gore qui, malgré sa réputation de vertu irréprochable, a été jugé «coupable par association».

A distance. Inversement ses efforts pour montrer que, comme il l'avait proclamé lors de la convention démocrate, il était bien son «propre homme» et non l'homme de paille de Clinton a probablement joué contre lui. Il n'a pas voulu trop se réclamer (sauf dans les derniers jours de campagne) du bilan, pourtant très positif en matière d'économie (voire de politique étrangère) de l'administration dont il avait été un des piliers, et a préféré faire campagne «sur l'avenir et non sur le passé». Pour nombre d'analystes politiques, démocrates en particulier, l'erreur lui a été fatale, ouvrant un boulevard à son adversaire pour expliquer qu'un changement d'équipe ne mettrai