Washington envoyé spécial
L'Amérique s'est réveillée mercredi matin pour découvrir qu'elle n'avait pas de Président élu et que le scrutin du 7 novembre avait sombré dans un mélange de farce de république bananière et de suspense digne d'une finale de Coupe du Monde décidée aux tirs au but. Un nouveau décompte des voix a été ordonné en Floride, Etat qui dispose de 25 des 538 sièges du collège électoral qui désigne le Président, alors qu'on attendait toujours les résultats de l'Oregon (7 sièges). A 15 h 45 (21 h 45 à Paris), soit près de vingt-quatre heures après la clôture du scrutin, Gore était en tête à l'échelle nationale (48 934 611 soit 49 % des votes contre 48 766 955 soit 48 % pour son adversaire). Il menait aussi dans le collège électoral où il comptait 260 grands électeurs, contre 245 pour Bush Ñ alors que la majorité pour être élu est de 270.
«Cauchemar». La participation aurait été légèrement plus élevée que lors des précédentes présidentielles (52,6 % selon les estimations officielles). L'élection du chef de l'Etat de la première puissance du monde était donc suspendue au résultat de la Floride, où 1 784 voix (sur près de 6 millions) séparaient Bush de Gore, marge si faible qu'elle a obligé les autorités de l'Etat à recompter l'ensemble des bulletins. L'opération pourrait durer jusqu'à jeudi soir. Et même ne pas être définitive, car 2 300 bulletins d'expatriés pouvaient encore être décomptés dans un délai de dix jours. «C'est un scénario de cauchemar auquel notre Co