New York de notre correspondant
Assis derrière son épouse, Bill Clinton sourit et essuie une petite larme. Quelques minutes plus tôt, il a interrompu une interview à une radio de l'Iowa pour dire: «Je suis le premier président américain dont la femme va entrer au Sénat, et je suis vraiment content.» A New York, Hillary vient donc d'entrer dans l'histoire. Avant elle, jamais une First Lady n'avait remporté la moindre élection. Sur la tribune de l'hôtel Hyatt de Manhattan, éclatante dans un tailleur bleu turquoise, elle n'en finit pas de remercier un Etat qui n'était pas gagné d'avance. Loin de là. «Merci de m'avoir ouvert vos coeurs et vos esprits, lance-t-elle à ses supporters, je vous en suis reconnaissante.»
«Fille de Washington». Au bout d'une interminable campagne, par 56 % des voix contre 44 % pour son adversaire Rick Lazio, Hillary succède ainsi au démocrate Daniel Patrick Moynihan au siège de sénateur de New York, la première femme à occuper ce poste. Durant de longs mois pourtant, elle a dû affronter un électorat peu convaincu que cette «fille de Washington» pouvait représenter un Etat comme New York. Beaucoup la trouvaient froide et arrogante et les sondages ne la gâtaient guère.
Mais l'éclaircie est venue avant l'été, quand le maire de New York et adversaire pressenti, Rudolph Giuliani a dû se retirer pour cause de cancer. Son successeur, Rick Lazio, n'a jamais su trouver le ton juste pour contrer la première dame du pays. Trop agressif, lors d'une campagne qui s'est