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Libération

La Floride, centre du monde.

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publié le 9 novembre 2000 à 6h22

Jeb Bush, gouverneur de Floride, avait promis son Etat à son frère aîné. «Sinon, bonjour l'ambiance à Thanksgiving.» Sur le papier, la Floride devait revenir aux républicains qui ont longtemps considéré cet Etat comme acquis. Avec ses 15 millions d'habitants, retraités, plutôt riches, ses immigrés hispaniques notamment cubains qui ont fui le communisme et ses militaires installés dans les bases de l'Atlantique, la Floride apparaissait comme l'Etat parfait pour Bush. Mais, depuis dix ans, l'Etat a beaucoup changé. Troisième Etat du pays, après la Californie et le Texas, la Floride a bénéficié d'un afflux récent de nouveaux habitants attirés par son soleil éternel et sa nouvelle prospérité. Les équilibres démographiques ont changé et Clinton avait gagné en 1996 les 25 grands électeurs de Floride. Habilement, Al Gore avait fait du «Sunshine State», une priorité de la bataille, investissant beaucoup de sa personne en Floride, qu'il a visitée plus de dix fois pendant la campagne. Ses propositions d'améliorer la couverture de santé des personnes âgées lui ont fait marquer des points auprès des retraités. Son colistier, Joe Lieberman, premier juif candidat à la vice-présidence, a été chargé de son côté de démarcher ses coreligionnaires, très nombreux autour de Miami. Dépassés par cette offensive, les républicains se sont réveillés un peu tard et Bush a dû lui aussi multiplier les meetings et apparitions en Floride. Certains de ses conseillers se sont dit déçus du peu d'empressement