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180 pollueurs au chevet d'une planète fiévreuse.

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Les nations vont tenter, à partir d'aujourd'hui, de mettre en application les accords de Kyoto pour réduire les émissions de gaz responsables de l'effet de serre.
publié le 13 novembre 2000 à 6h27

Simple gesticulation ou prémices d'une véritable stratégie mondiale contre l'effet de serre? Cette fois, l'assemblée des copropriétaires de la Terre, qui s'ouvre aujourd'hui à La Haye sous l'égide de l'ONU, est au pied du mur. Réunissant quelque 180 pays jusqu'au 24 novembre, la conférence de La Haye doit mettre en musique le protocole de Kyoto, signé en décembre 1997. Or celui-ci doit entrer en vigueur au plus tard en 2002, pour le 10e anniversaire du Sommet de la Terre de Rio, où avait été adoptée la convention sur le changement climatique. A Kyoto, 38 pays développés s'étaient engagés à réduire de 5,2 %, par rapport à 1990, leurs émissions des six principaux gaz à effet de serre, sur la période 2008-2012. Pour l'Union européenne, la réduction devra être de 8 %, pour les Etats-Unis de 7 %, pour le Canada et le Japon de 6 %. Les enjeux sont tels que le succès de La Haye est loin d'être garanti.

Controverses. En fait, les divergences demeurent sur les modalités d'application du protocole de Kyoto. Le sujet le plus controversé est celui des mécanismes de développement propre (MDP): les investissements d'industriels ou d'Etats du Nord dans des technologies «propres» de pays du Sud pourraient être décomptés au titre de l'effort de réduction des émissions. Cette idée, proposée par le Brésil, a fait son chemin, sous la poussée des Européens. Mais il n'existe toujours pas de définition précise de ces mécanismes.

Contrairement aux Etats-Unis, les pays européens souhaitent qu'au moins