C'est l'histoire d'un emballement. Depuis trois semaines, les Français souffrent d'une indigestion d'informations sur la maladie de la vache folle. Et se disent très inquiets (23 %) ou plutôt inquiets (47 %), selon un sondage Ifop-le Journal du dimanche paru dimanche.
L'émotion surgit le vendredi 20 octobre. Ce jour-là s'écroule un des dogmes martelés par les pouvoirs publics: les bovins ne mangent plus de farines animales depuis 1990. Libération révèle que les services des fraudes tolèrent des traces de farines animales dans l'alimentation des bovins à hauteur de 0,3 %. Or, rien ne prouve que même en quantités infimes, le prion, l'agent infectieux de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), ne contamine pas la bête.
Filière suspecte. Une semaine plus tard, survient l'affaire Carrefour. Deux négociants en bestiaux de Beuzeville (Eure) sont accusés d'avoir tenté de faire passer à l'abattoir une bête qu'ils savaient malade. Onze carcasses du même troupeau ont déjà été vendues au fournisseur des enseignes du groupe Carrefour. Après la «tolérance» des pouvoirs publics, la fraude présumée des maquignons. Voilà toute la filière suspecte, de la farine au steak haché. Carrefour demande immédiatement à ses clients de rapporter la viande de boeuf sous toutes ses formes achetée depuis le 7 octobre.
Pendant ce temps, la question des farines demeure. Les supprimer? Le gouvernement est plutôt pour. Mais il ne prendra pas sa décision avant trois, quatre mois: le temps pour l'Agence françai