Genève, de notre correspondant.
La Suisse a été pionnière en Europe en matière de lutte contre la «vache folle». Mais, aujourd'hui, les autorités songent à réduire l'ampleur de leur dispositif de tests et cette perspective inquiète. En 1999, en effet, la Suisse a adopté une mesure phare: la surveillance épidémiologique de son cheptel, grâce à l'introduction d'un des premiers tests fiables, le Prionics. L'année dernière, 7 000 vaches ont été testées et une cinquantaine déclarées «folles». Le dépistage vise tous les animaux à risques, euthanasiés, accidentés, ainsi qu'un échantillon aléatoire de bêtes envoyées à l'abattoir. Première du genre, la stratégie helvétique a été imitée par la France et par d'autres pays de l'UE.
Mais poussé par les contraintes budgétaires, l'Office vétérinaire fédéral (OVF) veut désormais réduire le nombre de vaches testées à 4 000 car avec ce chiffre, explique l'un de ses responsables, Walter Schleiss, «nous aurons une image à peu près exacte de l'état des lieux. C'est ce qu'indique le modèle mathématique que nous avons mis au point. Le nombre de 7 000 avait été choisi de manière totalement arbitraire». Evidemment, chez le fabricant Prionics, on n'est pas du même avis. Markus Moser, un de ses dirigeants, estime que les tests aléatoires sont insuffisants. «Pourquoi ne pas tester tous les animaux destinés à l'abattage? Le prix n'est que de 50 centimes (2 francs français) par kilo de boeuf», ajoute-t-il. Marc Vanderwelde, professeur à l'université de Ber