La crise politique Chirac-Jospin sur fond de vache folle devrait trouver rapidement son épilogue. Déclenchée le 7 novembre par un président de la République jugé trop alarmiste par Matignon en voulant interdire sans délai les farines animales, la passe d'armes est, semble-t-il, terminée: le Premier ministre a annoncé hier, comme prévu, l'interdiction immédiate d'utilisation et d'importation de ces farines et graisses carnées susceptibles de pouvoir transmettre l'ESB.
Flanqué de sept ministres, pas moins, de son gouvernement Laurent Fabius, Dominique Voynet, Dominique Gillot, Jean Glavany, Elisabeth Guigou, François Patriat et Roger-Gérard Schwartzenberg Lionel Jospin a sans doute voulu montrer que son équipe «plurielle» parlait d'une seule voix. Et qu'elle était décidée à tout faire pour mettre en oeuvre «le premier principe d'action du gouvernement: la primauté de la santé publique sur toute autre considération, quelle qu'en soit l'importance», selon le Premier ministre. Des expressions qui ressemblent fort à celles employées par le chef de l'Etat une semaine plus tôt.
Le plan gouvernemental annoncé hier prévoit l'interdiction totale, le stockage et la destruction d'environ un million de tonnes par an de farines et graisses animales destinées jusque-là à compléter l'alimentation à bas prix de tous les animaux non ruminants, y compris les chiens et chats. Le dispositif comprend également le remplacement de ces produits, la poursuite des mesures de retrait des tissus bovins