Lamballe envoyé spécial
Les dernières mesures annoncées par Lionel Jospin ne les traumatiseront pas: les dirigeants du Gouessant l'une des cinq plus grosses sociétés de production d'aliments pour bétail en France, installée à Lamballe (Côtes-d'Armor) ont accueilli hier le plan anti-ESB du gouvernement sans anxiété excessive. «Nous avions pris nos dispositions, explique Pascal Le Paih, responsable du service qualité. Nos stocks de farines et de graisses animales sont quasiment nuls, entre 100 et 200 tonnes. Ça ne posera aucun problème de les renvoyer dès aujourd'hui aux fournisseurs (les usines d'équarrissage, ndlr) afin qu'ils soient détruits.»
Le fabricant insiste en outre sur le fait que, contrairement à certains de ses concurrents, il utilise relativement peu de produits d'origine animale dans la fabrication de ses aliments, les gardant essentiellement pour la volaille. «Les trois quarts des corps gras que nous utilisons sont déjà des huiles végétales», indique Pascal Le Paih.
La suppression des produits carnés entraînera pourtant pour la coopérative une augmentation non négligeable du coût de ses aliments. Employer du soja coûtera environ 5 % de plus, soit une augmentation de 15 centimes le kilo pour les aliments destinés aux poulets de chair et aux poules pondeuses, et environ 25 centimes le kilo pour les produits réservés aux dindes. La répercussion de ces surcoûts sur les producteurs et sur la grande et moyenne distribution n'ira pas forcément de soi. Après avoir sup