Hanoi envoyé spécial
Bill Clinton a été accueilli hier soir à Hanoi par plusieurs dizaines de milliers d'habitants qui l'ont ovationné sur son passage, sous les regards inquiets de centaines policiers en uniforme et en civil. La foule s'était postée sur le passage du cortège présidentiel plusieurs heures avant son arrivée, pourtant très tardive (23 heures).
«J'aime Bill Clinton», souffle une jeune femme très excitée qui patiente, serrée sur le trottoir contre des centaines d'autres personnes, devant l'hôtel Daewoo, où est logé le président américain. Plus calme mais aussi peu effarouchée, une autre jeune femme s'épanche: «C'est l'homme le plus beau que je connaisse. Tout le Viêt-nam l'adore... le monde entier aime Bill Clinton!» Même écho de la part d'une autre fan vêtue comme pour un défilé de mode, en tailleur moulant et chapeau. «Le gouvernement n'accueille pas bien Bill Clinton en raison du passé, confie-t-elle, mais nous, nous voulons le saluer et nous sommes ici pour qu'il voie que, pour nous, sa venue est un grand événement.»
Minimiser. La presse officielle, il est vrai, avait expédié la nouvelle de cette première visite d'un président américain au Viêt-nam unifié en un paragraphe laconique. De surcroît, aucune rue n'avait été pavoisée de bannières américaines. «C'est un président comme un autre, ni plus ni moins», nous expliquait hier, mi-figue mi-raisin, un responsable du ministère des Affaires étrangères. Le souci primordial des officiels vietnamiens est de minimiser