Des agriculteurs du Loiret ont profité, hier, de la visite de Lionel Jospin sur leurs terres pour lui faire manger du boeuf. «Du bon, du français.» Le Premier ministre s'est plié de bonne grâce à cette brochettes-party improvisée. Le premier morceau avalé, il a apprécié: «La viande de boeuf que nous mangeons en France est non seulement saine mais excellente.»
A la seconde bouchée, il s'est fâché. Contre les maires qui ont supprimé le steak des menus des cantines scolaires, et qui devraient se voir tancer de nouveau aujourd'hui, lors de leur congrès annuel. Le Premier ministre s'est aussi emporté contre les membres de l'UE qui vantent leurs propres rôtis, sous prétexte qu'aucun cas de vache folle n'a été détecté dans leurs troupeaux, alors qu'ils n'effectuent pas de dépistage. «C'est sûr, quand on ne cherche pas, on ne peut pas trouver», a grondé l'hôte de Matignon qui s'est dit «sidéré».
«Je ne croyais pas qu'il nous comprendrait aussi bien, confiait un adhérent de la FDSEA au milieu des fumets de viande grillée. Chirac, je savais. Je le vois tous les ans au Salon [de l'agriculture]. Mais Jospin,
je découvre. J'espère qu'il ne nous a pas enfumés.» Mais, à Orléans, Lionel Jospin n'a pas pipé mot du plan de sauvetage de la viande bovine qui doit être annoncé aujourd'hui. Tout juste a-t-il promis un «plan de développement» des protéines végétales pour remplacer les farines animales. Avant de rejoindre Matignon et de recevoir les familles des victimes du nouveau variant de la malad