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Libération

Un pays mis à l'index, toute l'Europe atteinte

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Ceux qui bannissent ne sont pas moins touchés.
publié le 21 novembre 2000 à 6h49

L'Espagne, l'Italie, l'Autriche, les Pays-Bas, la Grèce ferment totalement ou partiellement leurs frontières aux bovins français. Par crainte d'importer l'ESB. Le geste relève de la psychose ou de la démagogie, au choix. Car aucun de ces pays, excepté l'Autriche peut-être, n'est en mesure de prouver que son cheptel est moins touché par la maladie que le français. «Ces décisions sont injustifiées», estime Gérard Pascal, président (français) du comité d'experts scientifiques européens (CSD), à Bruxelles. «Les risques sont sensiblement équivalents dans ces pays.»

Cette épidémie d'«embargos» pourrait laisser penser qu'il existe, dans l'Union européenne, des pays indemnes d'ESB. Las. Selon une enquête de cinquante pages publiée en juillet par le CSD, aucun pays de l'UE ne peut se flatter d'être à l'abri du fléau spongiforme. Même ­ et surtout ­ s'il n'a déclaré aucun cas de vache folle depuis le milieu des années 1980. «On peut conclure que tous les pays de l'Union européenne sont confrontés à un risque certain d'avoir de l'ESB dans leur cheptel national», expliquait le CSD au terme de son avis.

Tableau peu reluisant. Pour en arriver à cette certitude, le CSD ne s'est pas contenté de compiler les chiffres de déclarations nationales de cas d'ESB, mais a tenté de remonter le fil de l'histoire de chaque pays, cherchant à quantifier les causes pour évaluer les effets présents ou à venir. Ainsi, le comité a examiné une dizaine de «comportements à risques». En premier lieu, le volume d'a