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Libération
Interview

«54 % des Français prêts à donner»

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Le professeur Didier Houssin, de l'Etablissement français des greffes:
publié le 22 novembre 2000 à 6h54
(mis à jour le 22 novembre 2000 à 6h54)

Le professeur Didier Houssin dirige l'Etablissement français des greffes, structure essentielle qui coordonne les prélèvements et les greffes. C'est lui aussi qui a la charge de favoriser et de développer en France cette activité par des actions d'information et de mobilisation.

On qualifie parfois de timide votre politique de développement. Comme si on s'était accommodé à la pénurie de greffons et à ce que plus de 300 patients meurent chaque année, en liste d'attente.

Ce serait très injuste de dire cela. Après la très forte crise que l'on a connue en France dans les années 90 avec une baisse de près de 30 % des prélèvements et des greffes, la situation s'améliore d'année en année, en particulier pour les cornées, mais elle reste difficile et tendue. Tous organes confondus, on a greffé 2 857 personnes en 1995, 2 807 en 1996, 2 839 en 1997, 3 116 en 1998 et 3 018 en 1999. Pour les dix premiers mois de cette année, on assiste à une augmentation de 5 % par rapport à 1999. Quand on regarde ensuite le nombre de sujets en état de mort encéphalique, on note là aussi une hausse. S'il y a eu moins de prélèvements en 1999, c'est en partie lié à une augmentation du nombre de sujets non prélevés. Pour certains, ils étaient trop âgés. Donc, cela s'améliore. On peut et on doit augmenter le taux de prélèvement sur les morts encéphaliques. Il est de 16 par million d'habitant. On doit arriver à 20. N'oublions pas que, par exemple, il est de 32 en Espagne. On peut aussi développer les greffes à