Myriam s'inquiète un peu, dans le couloir du service de chirurgie viscérale de l'hôpital Beaujon près de Paris. Demain, elle va donner la moitié de son foie à son frère atteint d'une cirrhose chronique. «Je suis en parfaite santé. Demain, je ne le serai plus. On m'a dit que, pendant un mois, ça va aller, mais je me sentirai très fatiguée. Mais je n'ai pas le choix. La vie de mon frère est en jeu. Alors on fait confiance à la médecine.» Myriam a 35 ans et trois enfants. «Le plus dur, c'était de dédramatiser au niveau familial. Mon mari avait très peur. On en a beaucoup discuté.» La médecin anesthésiste lui explique en détail l'intervention, lui parle de la pompe à morphine si elle a mal. Myriam demande: «Pourquoi mon frère arrive-t-il après moi en salle d'opération?» La médecin: «On commence par vous, car on se laisse la possibilité d'arrêter jusqu'au dernier moment.» En juillet, l'opération a été reportée à la dernière minute. «Il venait d'y avoir un décès en Allemagne, raconte le professeur Belghiti. L'équipe était inquiète.» Myriam a-t-elle peur? «C'est l'inconnu, plutôt. Ma soeur aînée ne voulait pas, mais moi, mon groupe sanguin était compatible avec celui de mon frère. Faire acte de don, ça me paraît naturel.» Quinze jours après l'intervention, le frère et la soeur vont très bien.
Obstacles. Pour Catherine Hermelin, médecin-pédiatre, ce fut un incroyable parcours de combattant. Son fils vit depuis plus de quatre ans avec son rein. «Quand je vois François-Xavier, je ne pe