Offrir un petit bout de soi-même pour l'amour du prochain n'est pas une aventure banale. Les préjugés auxquels se heurte un tel geste restent vivaces, même post mortem. Du coup, les hôpitaux français connaissent une véritable pénurie d'organes. La greffe entre vivants devient dès lors un recours, même si elle exige de la part du donneur un courage et un altruisme remarquables.
Un accident récent la mort d'un donneur sain à la suite de son opération chirurgicale montre qu'on ne peut traiter à la légère le risque immanent à ce genre de prouesse médicale. Mais le décès chaque année de plus de trois cents receveurs potentiels demande aussi d'être pris au sérieux. Cette technique ne se conçoit certes que solidement balisée par des procédures tout à la fois médicales et juridiques. Chacun a en mémoire l'image de ces miséreux du tiers-monde vendant un de leurs reins pour quelques centaines de dollars. Mais on est très loin d'une telle situation en France et il est, au contraire, souhaitable d'assouplir un peu les procédures par simple souci d'efficacité.
Une ère nouvelle pour la médecine s'est ouverte en 1967 avec la célèbre transplantation cardiaque du professeur Barnard. D'emblée, la dimension spectaculaire de cette technique a fait problème.
La récente greffe d'une main a fait ressurgir les mêmes interrogations sur l'opportunité de ces interventions, alors même que leur utilité est clairement démontrée. L'excès de publicité se révèle une fois de plus contre-productif.
Cela n'emp