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Libération

Le recours des RMistes et des chômeurs.

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783 130 justiciables ont demandé l'AJ en 1999.
publié le 23 novembre 2000 à 6h56

«Je suis l'avocat des pauvres», dit Me Bernard Duplaa, avocat à Bobigny, dont 40 % de la clientèle bénéficie d'une aide juridictionnelle (AJ), le plus souvent totale. «Pauvres»? Effectivement. Pour être éligible à cette aide, le justiciable doit afficher moins de 4 965 francs de ressources mensuelles (hors prestations familiales) pour prétendre à une prise en charge totale de ses frais de justice, et moins de 7 449 francs pour bénéficier d'une aide partielle ­ elle évolue de tranche en tranche, la dernière étant fixée à 15 % des frais. Ces montants sont majorés de 565 francs par personne à charge. L'AJ totale touche donc les RMistes ­ ils y ont un accès direct, sans constituer un dossier ­, des chômeurs, des familles qui vivent sur un seul maigre salaire et toute la frange de la population qui navigue entre temps partiel et contrats précaires. Ces seuils d'admission vont être relevés de 4,2 % en janvier, c'est-à-dire qu'exceptionnellement ce taux sera supérieur à l'inflation, signale le ministère de la Justice.

Plafonnement. L'an passé, 783 130 personnes ont demandé l'AJ. Le nombre plafonne depuis 1996, après avoir explosé dans les années qui ont suivi la réforme de l'AJ en 1991 (environ 300 000 demandes annuelles à l'époque). Son enveloppe budgétaire a suivi la même évolution, passant de 300 millions de francs à 1,5 milliard de francs dans l'intervalle (1,2 milliard est consacré à l'indemnisation des avocats, le reste va aux avoués, huissiers, experts). 10 % environ des doss