New York de notre correspondant
C'était il y a quelques mois. Toute la journée, PBS, la chaîne de télévision publique américaine, organisait l'une de ses campagnes de levée de fonds dont elle a le secret. A chaque émission, l'animateur consacrait la moitié de son temps à demander aux téléspectateurs d'«ouvrir un peu leur porte-monnaie pour préserver un service unique et sans pareil aux Etats-Unis». Lors du journal télévisé d'une heure (contre une demi-heure pour les chaînes privées), le présentateur Jim Lehrer qui, récemment, a arbitré les trois débats télévisés entre les candidats à la présidentielle, s'excusait presque: «Nous savons parfaitement que cela n'est pas forcément agréable de vous demander de l'argent. Nous tentons de le faire le moins possible, mais c'est une garantie de qualité. Si vous voulez continuer à regarder PBS, cela dépend en grande partie de votre générosité.»
Educatif. Depuis 1969, date à laquelle PBS Television s'est imposée sur le petit écran américain, la chaîne n'a jamais renié ses principes. Sur PBS, pas de talk-shows plus sensationnalistes les uns que les autres, pas de reality shows avec poursuites de voitures en direct, pas de jeux débilitants, pas de films violents ou érotiques, pas même de Bugs Bunny ou de Scoobidoo, mais des dessins animés éducatifs, des émissions de réflexion politique ou sociale, des documentaires primés quasiment chaque année... Et pas de publicité.
348 chaînes. Alors que les autres chaînes voient leurs programmes interromp