Il n'y a qu'une seule terre et une seule menace climatique. Pour une fois, ce n'était pas par simple formalisme diplomatique que 181 délégations représentant autant d'Etats étaient réunies à La Haye, mais bien parce que grands ou petits, riches ou pauvres sont embarqués dans la même galère. Mais l'unanimisme s'arrête vite devant l'égoïsme de chacun.
Cette conférence penchée avec sollicitude au chevet de la planète blessée, aura surtout permis de dresser un relevé des désaccords majeurs entre les participants. L'hyperpuissance américaine, secondée par le Japon et par l'Opep, a eu raison d'un bloc européen maladroit et divisé, et a imposé sa politique, qui est plutôt une non-politique. Les pays émergents ont comme toujours pris acte des contradictions des riches qui prorogent le statu quo laxiste. Bref, chaque partie se retrouvant exactement sur ses mêmes positions après quinze jours de négociations, on se demande à quoi celles-ci ont pu servir. Le fait que Dominique Voynet ne trouve pour expliquer l'échec que l'«extraordinaire complexité» du dossier, laisse perplexe: ne pouvait-on s'en rendre compte avant et s'épargner la mauvaise comédie d'une fausse négociation?
En réalité, la conférence de La Haye s'est tenue dans une des pires conjonctures politiques qu'on puisse imaginer. La vacance du pouvoir à Washington et l'éventuelle arrivée au pouvoir de Bush Junior, acquis, comme son vice-président, aux intérêts pétroliers, n'ont certainement pas aidé la délégation américaine à fair