Les frégates Lafayette six navires de guerre de 3 800 tonnes vendues à Taiwan par le groupe Thomson, en 1991, barbotent désormais en eaux troubles. Le scandale français de la commission promise à Christine Deviers-Joncour, l'ex-amie de Roland Dumas qui devait encaisser 0,5 % du contrat , a rebondi au plan judiciaire à Taipei depuis l'élection, en mars dernier, du nouveau président Chen Shui-bian. Et les Taïwanais s'intéressent aujourd'hui au contenu des investigations françaises (Libération du 24 novembre).
Le 25 octobre, le bureau du plan de la marine taïwanaise a, par l'intermédiaire d'un avocat parisien, Georges Holleaux, demandé à se constituer partie civile dans le dossier des frégates instruit par les juges Eva Joly et Laurence Vichnievsky. Le parquet de Paris a jugé la demande irrecevable, mais les juges doivent encore trancher (lire page 4). Cette démarche illustre nettement la volonté de Taiwan de voir les enquêtes aboutir, un souhait dont atteste, dans l'interview qu'il nous a accordée, l'un des conseillers politiques de la présidence taïwanaise (lire ci-contre).
En fuite. A Taipei, les plus gros secrets sont en passe d'être exhumés par une commission d'enquête spéciale, présidée depuis le mois d'août par le procureur général Lu Jen-fa. Au coeur du scandale, un homme en fuite, qui se cache aux Etats-Unis, Andrew Wang Wang Chuan-fu de son nom chinois, qui était l'agent du groupe français d'armement sur place. Un homme bien connu de l'entourage d'Alain Gomez,