Lisant au mot près un discours bref mais longuement mûri, Lionel Jospin a présenté hier, lors de l'ouverture des Journées annuelles d'éthique, la révision des lois sur la bioéthique. Avec un objectif: donner un nouveau visage à la «bioéthique à la française». Résultat? Cette dernière va changer singulièrement. Le Premier ministre va en effet beaucoup plus loin qu'un simple aménagement des lois existantes, avec un nouveau cadre et une nouvelle philosophie. Et, surtout, une nouvelle façon de répondre aux questions de la recherche: on n'interdit plus, comme le sous-entendait la loi de 1994, on encadre. La recherche sur les embryons? Elle devient possible (Libération d'hier). Le clonage thérapeutique? Il n'est nullement interdit, même si l'expression est rejetée par Lionel Jospin. «Le temps du chercheur et de la découverte est souvent plus rapide que celui du législateur et de ses textes, a expliqué le Premier ministre. Il nous faut donc anticiper et organiser le suivi permanent des découvertes et des techniques en mettant en place une instance scientifique dont les prises de position feront autorité.» Bref, une bioéthique «libérale et ouverte» qui ne veut fermer aucune porte, ni évacuer aucune technique lorsqu'il s'agit de recherche «à des fins thérapeutiques».
Recherche
sur l'embryon
«Avant tout, insiste Lionel Jospin, clarifions le débat: réservons le terme de "clonage" au clonage reproductif. Celui-ci est strictement interdit. Il le demeurera.» Cet interdit rappelé et ce point