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Libération

La planète sans bioéthique

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Chaque pays fait sa propre police.
publié le 29 novembre 2000 à 7h16

A l'heure de la mondialisation, il n'y a pas encore de «bioéthique» mondiale. En dépit de l'interdit formel du clonage reproductif humain par l'ONU, en dépit de la Déclaration universelle sur le génome humain adoptée récemment par l'Unesco, les attitudes restent extrêmement hétérogènes entre pays pauvres et pays riches, pays latins et pays nordiques, comme entre les Etats-Unis et le reste du monde.

En Europe, l'Espagne, le Danemark ou encore la Suède ont autorisé les recherches sur les embryons de moins de quatorze jours. La conception d'embryons pour la recherche n'est possible qu'au Royaume-Uni et au Danemark. En Belgique, la situation est floue, en l'absence de loi. Rien n'est donc formellement interdit. A l'inverse, l'Allemagne, mais aussi l'Autriche, la Norvège et la Suisse ont une position très ferme de refus de toute recherche sur l'embryon humain qui ne peut avoir d'autre fonction que la procréation. La production d'embryons surnuméraires est fortement déconseillée. Et toute production d'embryons à d'autres fins que reproductives est interdite. En Allemagne, l'interdiction est assortie de sanctions pénales allant jusqu'à trois ans d'emprisonnement.

Aux Etats-Unis, la législation distingue les recherches qui peuvent bénéficier de financements publics de celles qui ne le peuvent pas. Jusqu'à récemment, le gouvernement fédéral avait trouvé une solution médiane, sous la pression du Congrès: en l'absence de loi interdisant le clonage thérapeutique, il refusait de subvention