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Libération
Interview

«Les progrès de la science ont changé la donne»

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publié le 29 novembre 2000 à 7h16

Alain Claeys (PS) est rapporteur de la mission bioéthique à l'Assemblée nationale. Il défend l'avant-projet de loi du gouvernement.

Il était interdit de toucher à l'embryon humain et voilà que deux verrous sautent: on autorise la recherche sur les embryons surnuméraires et sur les embryons obtenus par clonage. Pourquoi?

La loi de 1994 conciliait les droits fondamentaux de l'individu et les possibilités offertes par la recherche. Cinq ans plus tard, les avancées scientifiques ont changé la donne. La recherche sur l'embryon promet d'importantes avancées thérapeutiques. Peut-on s'en interdire le bénéfice? Le chemin est étroit entre valeur éthique et projet thérapeutique. Aussi, à l'heure ou l'on parle tant de principe de précaution, il s'est agi de déterminer, pour la sphère du politique, un principe d'action. Il sera guidé par une haute instance qui encadrera la reproduction assistée, la recherche sur l'embryon, la médecine prédictive. Grâce à cette structure, il n'y aura pas de rupture entre médecine de la reproduction et médecine en général.

La question du statut de l'embryon, si délicate, est enterrée...

Nous savons qu'à l'Assemblée nationale il y a des conceptions philosophiques et spirituelles différentes. Le rôle du législateur n'est pas de trancher. De toute façon, cette loi devra être révisée régulièrement.

La position française sur le clonage thérapeutique sera-t-elle suivie au niveau européen?

Il est certain qu'il va falloir harmoniser les positions. Il risque d'y avoir de