Si Jacques Chirac n'a été impliqué directement que dans une affaire, celle des emplois fictifs du RPR, son ombre plane sur tous les dossiers concernant le parti gaulliste et la mairie de Paris. La mise en cause de plusieurs de ses proches, illustrée aujourd'hui par le cas Michel Roussin, les nombreuses déclarations faites à la justice sur l'existence de réseaux de financement du RPR, les aveux posthumes de Jean-Claude Méry permettent d'avoir de fortes présomptions sur la connaissance par le chef de l'Etat d'un système de financement illégal du RPR. Mais, on a pu le constater lors de la récente relaxe de Louise-Yvonne Casetta, des éléments de contexte, si probants soient-ils, ne constituent pas des preuves suffisantes. Surtout lorsque le statut de président de la République empêche la justice d'exiger de Jacques Chirac des explications. Etat des lieux des indices de la responsabilité du chef de l'Etat.
Les emplois fictifs au RPR et à la mairie de Paris
Cette instruction, menée depuis juillet 1996 par le juge de Nanterre Patrick Desmure, a offert la preuve la plus concrète de l'implication du Président. En janvier 1999, les policiers, en perquisitionnant à la mairie de Paris, découvrent une lettre signée de Jacques Chirac. Dans ce document, daté de décembre 1993, le maire de Paris de l'époque demande à son administration d'accorder une promotion à une employée municipale, Madeleine Farrad, qui, bien que rémunérée par la Ville, travaillait en fait au siège du RPR. Dans une sévère