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Libération

Haro sur «l'arrogance française».

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Les critiques pleuvent sur la présidence de Paris.
publié le 7 décembre 2000 à 7h38

«Franskt EU-fiasko» («Fiasco français sur l'Europe»), titraient plusieurs journaux suédois lors du passage de Jacques Chirac à Stockholm, la semaine dernière. Très critiquée pour sa gestion de la conférence intergouvernementale (CIG), la présidence française de l'Union joue aujourd'hui son va-tout: «Si Nice est un succès, on oubliera tout, si c'est un échec, toute la présidence sera un échec», souligne à Bruxelles un ambassadeur nordique. Et les résultats positifs obtenus sur les dossiers comme la défense commune ou l'harmonisation fiscale passeront à la trappe.

Problèmes intérieurs. Les Suédois, qui assumeront la présidence de l'UE le 1er janvier, sont de ceux qui ont dit le plus fort ce que la plupart des autres pensent plus bas. Le quotidien conservateur Svenska Dagbladet a fustigé l'attitude française dont «l'arrogance et la nonchalance ont longtemps pris le pas sur l'humilité et la capacité d'écoute». «Une présidence neutre n'est pas pour les Français», tranche Dagens Nyheter, en accusant Paris de s'être parfois servi de l'Europe pour tenter de désamorcer ses problèmes intérieurs, comme la crise de la vache folle. «La présidence française a été très très française», opine un diplomate d'un grand pays. En clair, elle a privilégié ses intérêts nationaux au détriment du rôle de modérateur qui incombe au pays président.

Cette «arrogance française» est pour beaucoup dans la fracture entre «grands» et «petits» pays de l'Union. «Des pays tentent de profiter de l'élargissement po