Romano Prodi ne donne qu'une chance sur deux aux Quinze de parvenir à un accord à Nice. Le pessimisme du président de la Commission européenne semble fondé: en onze mois de négociation, les Etats membres ont été incapables de parvenir à un compromis sur les points les plus sensibles... Selon lui, le seul point positif de cette année aura été de relancer le débat sur l'avenir de l'Europe.
Quelles sont les chances de succès à Nice?
La probabilité de réussite est de 50 %. Les positions des Etats sont encore très éloignées. Mais la situation n'est pas désespérée: à Amsterdam, en 1997, nous avons commencé la réunion avec un accord total et nous l'avons achevée sur un désaccord. J'espère que cette fois, ce sera l'inverse.
Y a-t-il une volonté politique de réformer les institutions?
Presque chaque gouvernement a pris des positions dans son propre pays qui, si elles ne sont pas abandonnées ou amendées, rendront tout accord impossible. La question est donc de savoir si les Etats sont prêts à assumer ensemble, aux yeux de leur opinion, les compromis nécessaires à une Europe élargie.
La présidence française devra-t-elle faire des sacrifices pour parvenir à un accord?
Il faut qu'elle montre son aptitude à faire les premiers pas. Mais il ne servira à rien qu'elle avance seule. Il ne s'agit pas d'aller au suicide politique...
Le débat sur la réforme institutionnelle a-t-il évolué depuis le lancement de la CIG?
Les positions officielles n'ont pas beaucoup changé. En privé, c'est différent: plusieu