Jean-Luc Mélenchon, ministre délégué à l'Enseignement professionnel, veut encourager l'orientation des élèves vers les voies technologiques et professionnelles.
Dans près de 60 % des lycées professionnels, les proviseurs ont des problèmes de recrutement d'élèves. Faut-il s'en inquiéter?
Il faut le dénoncer. Car il ne s'agit pas seulement des effets de la baisse démographique. La diminution des effectifs est nettement plus sensible dans les lycées professionnels que dans les lycées généraux. Il y a un effet de système: on privilégie systématiquement l'orientation vers les secondes générales alors que certains métiers sont méprisés. Aujourd'hui, beaucoup de proviseurs me disent qu'ils sont confrontés à un problème supplémentaire: des élèves abandonnent leur scolarité pour se faire embaucher.
Peut-on les retenir?
On a affaire à des jeunes de plus de 16 ans pour qui l'école n'est plus obligatoire. Il y a des lycéens majeurs qui travaillent le soir pour gagner leur vie. Pendant des années on a cru pouvoir régler ce problème avec les contrats d'apprentissage. C'est une formule adaptée au chômage de masse: ça rapporte peut-être peu, mais c'est déjà quelque chose. J'ai proposé la rétribution des lycéens professionnels. On progresse. Le projet d'autonomie financière du jeune en formation a été retenu récemment par le sommet de la gauche plurielle. Je m'en félicite.
Pensez-vous qu'il soit possible d'obtenir des entreprises qu'elles limitent les recrutements de jeunes en cours de formation?