«Profitez de vos vacances pour faire un stage dans notre entreprise, qui, par ailleurs, recherche 6 000 personnes!», «Pas de diplôme, pas de problème, nous avons des emplois!» Mi-amusés, mi-amers, les proviseurs des lycées professionnels parodient les fax d'embauche qui leur arrivent par dizaines chaque semaine. «Ils n'indiquent pas clairement qu'ils cherchent à détourner des jeunes de leurs études, explique un proviseur de lycée professionnel parisien, qui souhaite rester anonyme, mais leurs annonces sont pleines de sous-entendus très lourds montrant qu'ils sont prêts à embaucher tout le lycée.» Dans cet établissement de 1 500 élèves qui forme aux techniques de vente et à la gestion, le proviseur raconte qu'il reçoit environ 50 offres d'emploi par semaine. «Ces offres intéressent les jeunes en fin de cursus, donc je les affiche», raconte-t-il. «Je ne peux pas empêcher les autres d'y répondre.» Conséquence: en moyenne une lettre de démission d'élève par mois. «Heureusement qu'on reçoit aussi beaucoup de demandes d'admission», soupire-t-il.
«Tables d'information». Les techniques employées par les entreprises pour «détourner» des élèves sont multiples. Il y a d'abord les stages, qui débouchent sur une proposition de CDD ou de CDI. «C'est très valorisant pour un jeune de sentir qu'on apprécie son travail, qu'on veut le garder», analyse Rodolphe Schoemer, proviseur du lycée Xavier-Nessel à Haguenau (Bas-Rhin). Il y a aussi les fax, l'affichage et les tracts. Certaines entreprises