Evidemment l'on dira qu'il vaut mieux quitter l'école pour aller bosser que glander. Mais spontanément l'on accepte mal l'idée que les entreprises aillent faire, en quelque sorte, leur marché dans les lycées professionnels en embauchant des jeunes gens en cours de scolarité. Au mépris de la mission de formation qui incombe à l'Education nationale et au risque de priver cette main-d'oeuvre en herbe de diplômes nécessaires.
Mais convenons que l'on a connu pire en matière d'exploitation de l'homme par l'homme et qu'il est sans doute plus utile d'envisager une telle situation sous l'angle positif d'une société où l'emploi n'est plus une denrée rare. Dans cette perspective on ne fera pas mine de découvrir que ce sont les entreprises qui créent et offrent des emplois et que les élèves de l'enseignement professionnel peuvent légitimement être attirés par la perspective de gagner leur vie et de s'autonomiser plus tôt qu'ils ne l'avaient envisagé au départ. L'embauche dans les salles de classe est un symptôme supplémentaire d'une croissance retrouvée qui change les conditions du marché du travail. La salarié formé ou en formation peut être aussi activement recherché par l'employeur qu'il cherchait naguère lui-même un emploi. Le marché du travail change au fil de la baisse du chômage sans que la menace de «pénurie»» de main d'oeuvre soit à prendre trop au pied de la lettre. Il reste en effet beaucoup de progrès à faire du côté des entreprises pour améliorer les politiques de recrut