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Libération

Les géants des médias, nouveaux maîtres du monde

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Le contrôle des contenus pour alimenter ordinateurs, télés et téléphones portables fait l'objet d'une âpre bataille.
publié le 9 décembre 2000 à 7h49

«Avec le temps, va, tout s'en va [...] L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux, Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous...» Si Léo Ferré avait su qu'il serait diffusé pour saluer la naissance de Vivendi-Universal, dans un cinéma des Champs-Elysées... Réunis vendredi, les actionnaires de Canal + ont approuvé à plus de 98 % la fusion avec Vivendi et Seagram, et ont donné naissance à un géant des médias. Vivendi Universal est à la fois une gigantesque salle de cinéma (10000 films), un méga juke-box (200000 titres), une énorme télé (30000 heures de programmes) regardée par 47 millions de foyers. «C'est pas pour jouer les Apollon du Belvédère, a souligné Pierre Lescure, mais on est le deuxième groupe mondial de la communication» derrière AOL-Time Warner. Futur PDG de Vivendi-Universal, Jean-Marie Messier va ainsi rejoindre, dans le club des «e-moguls», Steve Case (AOL-Time Warner), Thomas Middelhof (Bertelsmann), Sumner Redstone (CBS-Viacom) et Nobuyuki Idei (Sony). «J2M» sera même le premier d'entre eux, vu que la fusion AOL-Time Warner n'a toujours pas l'aval des autorités américaines.

Canal + est démantelée et absorbée par Vivendi. Mais, rebondissant sur une polémique toute cathodique, Lescure l'a proclamé: «C'est mon choix.»

Sans parler de Rupert Murdoch (News Corp) et de Michael Eisner (Disney), les cinq nababs se partagent les épiceries, encore souvent virtuelles, du loisir (prononcez: «entertainment») global et mondial: cinéma, musique, télévision, téléph