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Libération

Un seul tuyau pour tout offrir

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Le Net véhicule loisirs et infos, musique et films.
publié le 9 décembre 2000 à 7h49

Dans les années 90, les moguls, ces magnats de la presse et de l'audiovisuel, s'appelaient Murdoch, Maxwell ou Kirch. Aujourd'hui, l'Internet donne naissance aux e-moguls, pour reprendre le préfixe consacré. Leurs noms: Jean-Marie Messier, Thomas Middelhoff, Steve Case, Sumner Redstone et Nobuyuki Idei. Leurs moeurs: la boulimie. Leurs mots d'ordre: s'immiscer dans la production et l'exploitation de tous les programmes, services et biens culturels susceptibles d'alimenter micro-ordinateurs, téléviseurs et téléphones portables. Et exploiter tous les tuyaux conduisant à ces appareils.

Le tournant s'opère en 1994. Cette année-là, les géants de la communication ont l'obsession des «autoroutes de l'information», le déploiement des liaisons rapides en fibre optique pour alimenter les téléviseurs en services dits interactifs (on clique sur une pub pour en savoir plus, on participe à un jeu avec sa télécommande...). A terme, on imagine la «vidéo à la demande», la possibilité pour le téléspectateur de regarder le programme de son choix à l'heure qu'il veut. Time Warner investit des sommes colossales dans une expérimentation à Orlando (Floride). Mais les aléas techniques, les sommes nécessaires à l'infrastructure et l'accueil décevant des téléspectateurs ont raison du projet, trois ans plus tard.

Fini les «autoroutes». Toujours en 1994, des étudiants de l'université de l'Illinois, à Urbana-Champaign, créent Mosaic, un logiciel permettant d'afficher des pages web avec des images et des l