Varsovie de notre correspondante
Candidate à l'UE, la Pologne entend avoir une place à sa mesure en Europe. Samedi, Varsovie a ainsi cru un moment se retrouver reléguée en (future) membre de seconde catégorie et a fait preuve d'une efficacité redoutable pour défendre ses intérêts. A l'origine: la proposition de la présidence française de lui accorder, une fois membre, 26 voix au sein du Conseil européen, soit deux de moins que l'Espagne, qui a le même poids démographique (40 millions d'habitants).
Quelques heures à peine après cette proposition, le ministre à l'Intégration européenne, Jacek Saryusz-Wolski, réagissait: la Pologne espère que le fonctionnement de l'UE «restera basé sur le principe de l'égalité» et que «son statut sera identique à celui de l'Espagne au sein du Conseil des ministres». Conclusion logique: «La différenciation entre la Pologne et l'Espagne est donc inacceptable, vu l'égalité démographique entre les deux pays.»
Soutiens. Alors que les journaux télévisés polonais ouvraient tous, samedi soir, sur l'affront fait à Varsovie, le Premier ministre Jerzy Buzek a appelé le chancelier allemand Schröder pour lui demander de plaider pour lui. Selon son porte-parole, l'Allemagne s'est alors engagée à ne pas soutenir la proposition française. Dans une conversation téléphonique, le chef du gouvernement espagnol José Maria Aznar aurait aussi assuré Varsovie qu'il ferait tout son possible pour réparer l'injustice faite à la Pologne. Un ultime renfort est venu des Scandi