Menu
Libération

Le sommet de Nice condamné à un accord au rabais.

Article réservé aux abonnés
Hier soir, les «petits» Etats refusaient une nouvelle repondération des voix.
publié le 11 décembre 2000 à 7h47

Nice envoyés spéciaux

Cinq pays refusant obstinément de signer l'ébauche du Traité de Nice proposée par la France, les Quinze ont suspendu hier soir leurs travaux à 23 heures. Jacques Chirac a filé vers son hôtel sur la promenade des Anglais pour reprendre des forces avant de rentamer, vers minuit, une série de «confessionnaux» en tête-à-tête avec ses homologues les plus récalcitrants: Belges, Portugais, Finlandais, Grecs, Autrichiens et Suédois. La présidence française de l'Union se montrant «incapable de prendre note du mécontentement de plusieurs pays», comme s'en est plaint le secrétaire d'Etat portugais aux Affaires européennes Francisco Seixas Da Costa, le blocage a viré à la crise. «Nous sommes prêts à travailler aussi longtemps que de besoin», a ajouté le Portugais.

Dès 21h30, les Premiers ministres belge Guy Verhofstadt et portugais Antonio Guterres ont fait savoir qu'ils se préparaient à quitter le sommet. Motif: le dernier compromis sur la repondération des voix entre Etats membres au sein du Conseil des ministres (l'un des deux organes législatifs de l'Union avec le Parlement européen) leur paraît inacceptable. Il donne un poids important aux grands pays au détriment des petits et accorde surtout plus de voix aux Pays-Bas (16 millions d'habitants) qu'à la Belgique (10 millions d'habitants). Alors que, jusqu'à présent, les deux voisins avaient le même poids. Pour les Belges, ce décrochage démographique n'est acceptable qu'à condition qu'il touche tout le monde. En c