En parler ou pas? Jacques Chirac a dû se faire une raison. «Plombé» par les révélations posthumes de la cassette Méry, «secoué» par celles sur les marchés truqués d'Ile-de-France, le chef de l'Etat s'est rendu compte qu'il ne pourrait pas repousser ad vitam aeternam une intervention télévisée sur les affaires. Le sommet de Nice lui a permis de jouer la montre. Cette excuse levée, il lui a fallu précipiter le mouvement, alors qu'une batterie de sondages indiquaient que plus de 70 % des Français souhaitaient qu'il s'explique.
Dominique de Villepin, secrétaire général de l'Elysée, et Claude Chirac, chargée de la communication ont poussé dans ce sens. Sinon, ont-ils fait valoir, le discours du chef de l'Etat serait «inaudible». Des parlementaires, consultés par le staff présidentiel ont plaidé pour que Jacques Chirac reprenne «l'offensive». D'autant plus vite que le PS se retrouvait aussi épinglé dans l'enquête sur les marchés publics d'Ile-de-France.
Silence conseillé. «Plus il aurait attendu, plus cela lui aurait été difficile de s'expliquer. Le temps jouait contre lui. Se taire équivalait à un aveu», remarque l'un de ses proches. D'autres, tel Josselin de Rohan, président du groupe RPR au Sénat, lui ont conseillé le silence: «Quoi qu'il dise, il sera inaudible», ont-ils expliqué, en préférant dénoncer les «dysfonctionnements de l'institution judiciaire» et certains juges aux méthodes de «cosaques». Mercredi matin, après avoir de nouveau consulté Claude Chirac, Dominique de Vill